TEMOIGNAGE>> Programme de protection sociale en santé pour les personnes vulnérables

Les familles vulnérables des collines CAMUGANI et GISAGARA de la commune NGOZI témoignent sur les bienfaits du programme de protection sociale en santé à travers les mutuelles de santé communautaire pour les ménages vulnérables et de l’impact de sa suspension.

Notre recueil s’est dirigé dans le Nord du Burundi plus précisément dans la province de Ngozi en commune de Ngozi où nous avons visité les ménages des veuves vulnérables ayant bénéficiés des bienfaits du programme de protection sociale santé. Ce programme de protection sociale avait été lancé en 2017 et avait pour objectif l’insertion et la réintégration de ces ménages vulnérables dans les Mutuelles de santé communautaire en vue de bénéficier de l’assurance santé à moindre coût.  C’est-à-dire qu’une fois que ces ménages vulnérables ont intégrés une mutuelle de santé, ils recevaient les mêmes avantages comme tout autre membre de la mutuelle en qualité des soins. D’après les propos des bénéficiaires vulnérables que nous avons rencontré dans la province de Ngozi, ce programme s’est arrêté de manière brusque et  ces derniers n’ont pas été informé sur sa suspension ni sur les mesures alternatives pour se faire soigner facilement.

 

 

 

 

 

 

 

Cadres techniques de la PAMUSAB en compagnie d’une animatrice communautaire en visite chez certains vulnérables.

Selon, les témoignages des vulnérables rencontrés respectivement sur les collines Gisangara  et  Camugani de la commune de Ngozi,   ils convergent  sur l’importance et les bienfaits  que ce programme a eu dans leur  facilitation  à l’accès aux soins de santé et dans l’amélioration de la cohésion sociale.

Madame Congera  Liberate vulnérable de la colline Camugani  au milieu de gauche à droite.

Pour la vieille veuve sexagénaire, Congera Libérate qui a eu un  bras cassé après l’arrêt du programme a eu beaucoup de mal à se faire soigner. Et pire encore,  sa maisonnette a été détruite par les intempéries, elle ne voit pas à quel saint se vouer. Pour cette veuve, elle ne peut pas oser s’approche des services sanitaires parce ce qu’elle n’a pas de moyen et que même toute sa famille est très   pauvre  pour l’aider à se faire soigner. Mais avant la suspension de ce programme, elle affirme qu’elle fréquentait  les Centres de Santé de Kinyami plus proche sans crainte d’être refoulé à premier vue. Elle  souhaite  que ce programme très salutaire pour les personnes vulnérables de sa catégorie soit relancé.

Nous avons également visité les ménages vulnérables sur la colline voisine de Camugani.

 

 

Madame Dancile Nyandwi  vulnérable de la colline Camugani 2ème  en voile Rouge  à droite

Pour madame Dancile NYANDWI âge de 51 ans, elle aussi est tombée dans la vulnérabilité à cause d’une longue maladie qu’a endurée son mari qui n’avait pas d’assurance santé à ce moment.  Dans son combat avec cette maladie elle a presque tout vendu jusqu’à sa maison, son dernier richesse en cherchant à le sauver, malheureusement la maladie a fini par l’emporte s en la laissant dans une pauvreté sans nom.   Aujourd’hui, cette veuve de 3 enfants  affirme qu’elle avait trouvé  un soulagement à son insertion au programme de protection sociale en santé pour les personnes vulnérables par le Ministère des Droits de la Personne Humaine, des Affaires Sociales et du Genre, exécuté par le SEP /CNPS  en collaboration avec  la PAMUSAB et autres partenaires. Cette dernière, devant sa maison acquise grâce à l’aide de la Croix Rouge, confirme que ce projet a été très bénéfique pour sa famille et son arrêt spontané  l’a laissé dans un grand désarroi  et que son futur devient hypothétique car elle ne vit qu’en travaillant pour les autres. Ses enfants sont encore mineurs pour lui apporter de l’aide bien qu’elle soit toujours capable de travailler. Le peu d’argent qu’elle peut avoir ne lui sert que pour nourrir dérisoirement sa famille. Autrement dit, elle ne peut pas économiser pour s’acheter une carte d’assurance santé bien qu’elle affirme connaître aujourd’hui les bienfaits de la prévoyance santé. Quand on lui a demandé ce qu’elle compte faire en cas de maladie, elle a répondu qu’elle restera à la maison en attendant  la gratitude du ciel ou des voisins car je n’ai pas de choix.

En conclusion, dans ces deux témoignages, les ménages vulnérables bénéficiaires du programme de protection sociale en santé à travers les mutuelles de santé communautaire ont apprécié les bienfaits de ce programme qui les a facilités à accéder aux soins de santé et à l’amélioration de la cohésion sociale. L’arrêt spontané de ce programme a été un choc pour les bénéficiaires qui étaient déjà habitué à l’accès aux soins de santé. Les bénéficiaires souhaitent que le projet soit relancé ou de trouver d’autres alternatives pour les aider à se faire soigner.

Rapporteur

Robert Gilbert SAYUMWE